Julien DARIO : Prix de thèse sur la ville 2020 / AIX MARSEILLE UNIVERSITE à l'honneur

Toutes nos félicitations à Julien Dario qui vient d'obtenir le Grand prix de thèse sur la Ville 2020 PUCA/ APERAU/ Institut CDC pour la Recherche, Caisse des Dépôts pour sa thèse de doctorat en géographie “Géographie d’une ville fragmentée. Morphogenèse, gouvernance des voies et impacts de la fermeture résidentielle à Marseille”, thèse soutenue à l’Université Aix-Marseille, sous la direction d’Elisabeth DORIER et de Sébastien BRIDIER et au sein du LPED (laboratoire Population Environnement développement).

 

THESE ACCESSIBLE SUR HAL

 

résumé : Le phénomène de fermeture résidentielle a connu en moins de vingt ans un développement considérable à Marseille, notamment dans les périphéries urbanisées à partir du 20e siècle. Les nouveaux produits immobiliers, issus de la promotion récente dans des zones de renouvellement, ou les anciennes rues de lotissements, de copropriétés, fermées au passage, se sont multipliés et la dynamique tend même à s’amplifier. Par la thématique de la fermeture nous interrogeons un objet élémentaire de l’urbain, la voie, abordée d’un point de vue symbolique (lien avec la question de l’espace public), fonctionnel (impact de la fermeture) et juridique (droit des sols et fermeture). La fermeture est appréhendée par la question de ses origines en faisant une géohistoire du statut privé des voies. Nous analysons la morphogenèse locale du plan de voirie périphérique, marquée par un libéralisme ancien et une informalité des pratiques. La pluralité d’acteurs et l’évolution de leur rôle dans la production et la gestion des voies à Marseille révèlent d’importants enjeux de gouvernance et expliquent l’héritage et la reproduction d’une large trame de voirie privée. Le défaut de planification et d’intervention publiques a favorisé la dynamique d’enclosure des voies dont nous analysons les effets sur la ville et les urbanités sous trois formes : l’intensité des coupures vis-à-vis des continuités du plan de voirie et des déplacements intra-urbains (en particulier piétons), la contradiction avec les plans et les projets publics en lien avec les politiques de « ville durable », enfin, l’émergence de conflits de riverains autour de la création d’enclaves à proximité de centralités et d’équipements publics.