Soutenance de thèse de Amandine DEBRUYKER

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
Anthropologie
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Migration amérindienne,Cycles festifs,Reconstruction identitaire,Territoire,Los Angeles,Oaxaca,
Keywords
Indigenous migration,Festive cycles,Reconstruction of identity,Territory,Los Angeles,Oaxaca,
Titre de thèse
Zapotèques de Los Angeles Socio-anthropologie des cycles festifs dans la reconstruction identitaire en contexte migratoire
Zapotecs of Los Angeles Socio-Anthropology of the Festive Cycles in the Reconstruction of Identity in a migratory context
Date
Lundi 29 Mars 2021 à 14:00
Adresse
Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme 5, Rue du Château de l'Horloge 13090 Aix-en-Provence
Duby
Jury
Directeur de these M. Frédéric SAUMADE Aix Marseille Université
Rapporteur Mme Françoise LESTAGE Université Paris-Diderot (Paris 7)
Rapporteur Mme Aline HéMOND Université de Picardie Jules Verne
Examinateur Mme Magali DEMANGET Université Paul Valery Montpellier 3
Examinateur Mme Virginie BABY-COLLIN Aix-Marseille Université
Examinateur M. Cyril ISNART Centre National de Recherche Scientifique
Examinateur M. Rubén HERNáNDEZ-LEóN University of California - Los Angeles

Résumé de la thèse

Les études sur les migrations entre le Mexique et les États-Unis, qui ont pendant longtemps fait abstraction de l’hétérogénéité socio-culturelle des populations impliquées dans ce processus, se sont enrichies ces dernières décennies d’analyses menées auprès de groupes mexicains amérindiens. Ces travaux ont pu mettre en exergue de nouveaux éléments, notamment dans la diversité des mécanismes d’adaptation dans le pays d’installation opérant en fonction de l’origine métisse ou indienne des migrants mexicains. Tenant compte de cette spécificité, il s’agit d’aborder les processus de reconstruction identitaire et territoriale des groupes zapotèques originaires de la Sierra Norte, dans l’État de Oaxaca, installés dans la métropole californienne de Los Angeles. Destination privilégiée des migrants oaxaqueños, cette ville réticulaire, à l’étalement urbain hors norme, combine en son sein des caractéristiques spatiales et sociologiques, forgées dans l’histoire, qui ont favorisé l’émergence d’un rapport identitaire structurel entre Oaxaca et la Californie. Celui-ci se manifeste notamment autour de la création d’un territoire symbolique que migrants et chercheurs en sciences sociales nomment communément “Oaxacalifornia”. Considérant la perspective transnationale désormais omniprésente dans l’analyse des faits migratoires, cette thèse privilégie une approche anthropologique et micro-sociologique fondée sur une ethnographie des pratiques festives et rituelles des migrants zapotèques observées à Los Angeles, en relation avec les mêmes pratiques telles qu’elles ont lieu dans l’État de Oaxaca. L’analyse des différentes célébrations qui jalonnent les cycles festifs communautaires (fêtes patronales, festivals…) et individuels ou familiaux (principalement autour de la naissance et de la mort) tend à montrer que ces pratiques ne sont pas qu’une reproduction de ce qu’il se fait dans les villages d’origine. Elles s’inscrivent au contraire dans le nouveau territoire pour définir une forme d’appartenance spécifique, construite sur la multiplication des référents identitaires, qui amène les migrants et leurs descendants à se considérer comme Zapotèques de Los Angeles.

Thesis resume

Studies on migration between Mexico and the United States, which for a long time ignored the socio-cultural heterogeneity of the populations involved in this process, have been enriched in recent decades by analyzes carried out among Indigenous Mexicans. These studies have highlighted new elements, particularly regarding the diversity of adaptation mechanisms at play in the country of installation, operating according to the mixed-race or Indian origin of Mexican migrants. With this specificity in mind, the present study approaches the processes of identity and territorial reconstruction of the Zapotec groups originating from the Sierra Norte, in the state of Oaxaca, settled in the Californian metropolis of Los Angeles. A preferred destination for Oaxacaños migrants, this reticular city, with its vast urban sprawl, combines within itself spatial and sociological characteristics rooted in history, and which have favored the emergence of a structural identity relationship between Oaxaca and California. This manifests particularly around the creation of a symbolic territory that migrants and social science researchers commonly call "Oaxacalifornia". Considering the transnational perspective now omnipresent in the analysis of migratory processes, this thesis favors an anthropological and micro-sociological approach based on an ethnography of the festive and ritual practices of the Zapotec migrants observed in Los Angeles, in relation to the same practices such as they take place in the state of Oaxaca. The analysis of the different celebrations that mark out the festive cycles of the community ( e.g., patronal feasts, festivals) and of the individuals or families (mainly surrounding birth and death) tends to show that these practices are not just a reproduction of what is done in the villages of origin. On the contrary, they fit into the new territory to define a specific form of belonging, built on the multiplication of identity referents, which leads migrants and their descendants to consider themselves as Zapotecs of Los Angeles.