Soutenance de thèse de Emilia CODRON

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
Sociologie
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
accompagnement à l'emploi,éducation populaire,service public de l'emploii,quartiers prioritaires de la politique de la Ville,action publique,
Keywords
urban policy,popular education,employment guidance,public action,employment public service,
Titre de thèse
Entre accompagnement et activation des personnes éloignées de l’emploi issues des quartiers prioritaires. Le cas du dispositif « Mobilisation orientation vers l’emploi » (MOVE) à Marseille
Between guidance and activation of people called “distant from employment” living in disadvantaged areas. The case of the MOVE program (Mobilization Orientation toward Employment) in Marseille.
Date
Mardi 30 Novembre 2021 à 14:00
Adresse
Laboratoire d'économie et de sociologie du travail 35 avenue Jules Ferry 13626 Aix-en-Provence cedex 1
Grande salle
Jury
Directeur de these M. Eric VERDIER Aix Marseille Université
Rapporteur M. Antoine VION Université de Nantes
Rapporteur M. François SARFATI Université d'Evry
Examinateur Mme Carole TUCHSZIRER conservatoire national des arts et métiers
Examinateur Mme Corine EYRAUD LEST-AMU
CoDirecteur de these M. Mustapha EL MIRI LEST AMU

Résumé de la thèse

En se focalisant sur le dispositif Mobilisation orientation vers l’emploi (MOVE) déployé à Marseille, cette thèse s’attache à analyser le traitement institutionnel des personnes dites éloignées de l’emploi issues des quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV). À partir d’une approche ethnographique (participation observante au long cours et entretiens semi-directifs) couplée à différents traitements statistiques, la thèse analyse ce que le dispositif produit, par-delà son objectif prescrit visant à faire le lien entre les personnes éloignées de l’emploi et le service public de l’emploi (SPE). La première partie replace le dispositif dans son contexte socio-historique. Il est emblématique des évolutions de la politique de la Ville : conçu initialement par des centres sociaux implantés dans les QPV et soucieux de répondre à un besoin alors mal couvert (le déficit d’accompagnement vers l’emploi de certains jeunes), il est ensuite repris en main par les pouvoirs publics (Préfet délégué à l’égalité des chances et Ville notamment) en vue de s’inscrire dans leurs interventions en matière d’insertion et d’emploi destinées aux quartiers prioritaires. Il n’en reste pas moins un dispositif souple et multi-partenarial qui s’adapte aux réalités micro-locales. La deuxième partie interroge les catégorisations du public cible, notamment en les confrontant aux caractéristiques sociales des personnes effectivement reçues. Celles-ci cumulent diverses difficultés d’accès à l’emploi, qui font l’objet de deux typologies, l’une plutôt descriptive et l’autre plus dynamique. Il en ressort que le recours au dispositif MOVE est le pendant d’un usage partiel et intermittent du service public de l’emploi de la part de ce public. La troisième partie analyse les valeurs et les pratiques des animateurs MOVE, en charge de la mise en œuvre du dispositif. Les premières relèvent de celles de l’éducation populaire, sachant que, dans leurs discours, les animateurs les opposent fréquemment à celles des conseillers en insertion (CIP) du SPE, alors même que l’observation du travail en train de se faire révèle de multiples situations de travail partenarial. Finalement, le dispositif MOVE et le travail conjoint des animateurs et des CIP permet non seulement de lutter contre le non-recours au SPE mais également d’œuvrer à l’extension du droit à un accompagnement plus adapté aux personnes reçues qui s’avèrent être bien souvent très vulnérables.

Thesis resume

Focusing on the MOVE program (Mobilization Orientation toward Employment) implemented in Marseille, this thesis analyzes the institutional treatment of people called “distant from employment” living in disadvantaged areas (named “politique de la Ville” areas). Using an ethnographic methoemploymd (long term “observing participation” and semi-directive interviews) mixed with diverse statistical analysis, the thesis strives for understanding what the program produces, beyond its prescribed objective which is connecting people called “distant from employment” to the Employment Public Service. The first section contextualizes the program MOVE. It shows that it is emblematic of the evolutions of the local urban public policy called “politique de la Ville”: initially designed by community centers in order to address the issue of youth unemployment in these areas, then it is taken over by the institutions in charge of “politique de la Ville” and reframed in order to match with their own devices concerning occupational integration and employment in those disadvantaged areas. Nevertheless, the program remains flexible and multi-stakeholder, and is able to adapt to local specificities. The second section questions the categorizations of the program’s target group, confronting them with the social characteristics of people who effectively use the program. They cumulate various difficulties to access employment, which are analyzed using two typologies, one quite descriptive and one more dynamic. It emerges that the use of the MOVE device is the counterpart of a partial and intermittent use of the public employment service on the part of this public. The third section analyzes the values and the practices of the facilitators in charge of implementing the program. They refer to values of “popular education”, and, in their words, oppose them to those of the Employment Public Service’s counselors. The observation of their work in progress reveals in fact multiple partnership practices. Ultimately, the MOVE program and the joint work of facilitators and Employment Public Service’s counsellors allows to struggle against non-recourse to Employment Public Service, but also to extend the right to a more adapted guidance for people who generally are vulnerable.