Soutenance de thèse de Ludwig RUAULT

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
Monde arabes,musulman et sémitique
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
épigraphie,graffiti,islam,religion,écriture,
Keywords
epigraphy,graffiti,islam,religion,writing,
Titre de thèse
Etude épigraphique de graffiti arabes des débuts de l'islam (Ier-IIIe siècles)en Arabie du Nord
Epigraphic study on arabic graffiti from early islam (I-III centuries) in Northern Arabia
Date
Lundi 21 Novembre 2022 à 14:00
Adresse
UAR 3125 MMSH (AMU/CNRS) 5, rue du Château de l’Horloge CS 90412 – 13097 Aix-en-Provence cedex 2
salle Paul-Albert Février
Jury
Rapporteur Mme Saba FARèS Université Toulouse Jean Jaurès
Rapporteur Mme Emmanuelle TIXIER DU MESNIL Université Paris Nanterre
Examinateur Mme Julien LOISEAU AMU/IREMAM
Examinateur Mme Sylvie DENOIX UMR 8167 Orient et Méditerranée
Directeur de these M. Frédéric IMBERT AMU/IREMAM

Résumé de la thèse

L’historiographie des débuts de l’islam se renouvelle depuis quelques décennies grâce à l’ouverture à de nouveaux types de documentation comme les graffiti ou les papyri qui permettent une lecture plus critique des sources traditionnelles généralement tardives. Ces textes sont authentiques et n’ont pas été soumis à la censure et rarement à la correction. Face à la rareté des sources de haute époque islamique, avoir à sa disposition des milliers de textes, de première mains, inédits pour la plupart, permets d’envisager des pistes inexplorées. Les graffiti remontant aux débuts de la période islamique sont principalement situés en Arabie Saoudite, mais également en Jordanie, en Syrie, en Irak et dans le Sinaï. On a même pu en trouver jusque sur les îles de Chypre et de Chios. Partout, en fait, où l’environnement permettait leur écriture et surtout leur conservation. Cette thèse porte spécifiquement sur l’étude de trois corpus de graffiti issus de sites situés dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite actuelle. Je procède à la lecture, la traduction et le commentaire de ces documents. J’interroge d’une part la pratique du graffiti, et d’une autre je les analyse en tant que textes. Le très grand nombre de textes disponible pose la question de la diffusion de l’écriture. L’ étude est orientée sur les questions d’onomastique, avec la fréquence de tel ou tel nom ; le caractère plus ou moins clairement islamique de certains noms (par exemple ʿAbd Allāh), leur connotation judéo-chrétienne (comme Ismāʿīl ou Ibrāhīm). Les différents degrés d’ascendance revendiqués par les auteurs ainsi que les nombreux éléments qui nous fournissent des informations sur leur vie, leur affranchissement ou leur conversion à l’islam. Une part considérable des auteurs des graffiti a laissé une trace dans l’historiographie. La majeure partie des personnages identifiés le sont grâce à leurs statuts de traditionnistes. Cette population fait généralement partie d’une élite aristocratique originaire du Hedjaz, ou de sa clientèle proche. Concernant le contenu des textes, il s’agit d’établir une typologie des différents formulaires. Les invocations tiennent évidemment la part belle et on observe une standardisation des formulaires qui permettent de concevoir le graffiti comme en genre à part entière avec des codes à respecter, des phénomènes d’inspiration ou de copie. Le très grand nombre de textes et sa variété nous fournissent un faisceau d’informations sur tous les aspects de la vie de la première communauté de l’islam. Les traits les plus marqués sont semble-t-il ceux relatif à l’émergence de l’individu parallèlement à la mise en place de pratiques cultuelles permettant l’apparition d’un sentiment d’appartenance.

Thesis resume

The historiography of early Islam has been renewed for several decades thanks to the openness to new types of documentation such as graffiti or papyri which allow a more critical reading of generally late traditional sources. These texts are authentic and have not been subjected to censorship and rarely to correction. Faced with the scarcity of sources from the early Islamic period, disposing of thousands of first-hand texts, most of them unpublished, makes it possible to explore new fields. Graffiti dating back to the early Islamic period are mainly located in Saudi Arabia, but also in Jordan, Syria, Iraq and the Sinai. Some have even been found on the islands of Cyprus and Chios. Everywhere the environment allowed their writing and especially their conservation. This thesis focuses specifically on the study of three graffiti corpora from sites located in the northwest of present-day Saudi Arabia. The study questions on the one hand the practice of graffiti, and on the other hand analyzes them as texts. The very large number of texts available raises the question of the dissemination of writing. The study is oriented on questions of onomastics, with the frequency of such and such a name; the more or less clearly Islamic character of certain names (for example ʿAbd Allāh), their Judeo-Christian connotation (like Ismāʿīl or Ibrāhīm). The different degrees of ancestry claimed by the authors as well as the many elements that provide us with information about their life, their freedom or their conversion to Islam. A considerable part of the authors of the graffiti left a mark in the historiography. Most of the characters identified are so thanks to thei status as traditionalists. This population is generally part of an aristocratic elite from the Hejaz, or its close clientele. Regarding the content of the texts, it is a question of establishing a typology the different forms. Invocations obviously take pride of place and we observe a standardization of forms that make it possible to conceive of graffiti as a genre in its own right with codes to respect, phenomena of inspiration or copying. The very large number of texts and their variety provide us with a wlth of information on all aspects of the life of the first community of Islam. The mos marked features are relating to the emergence of the individual in parallel with the establisment ofreligious practicesallowing the appearance of a membership feeling.