Soutenance de thèse de Sophie GUEUDET

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
Histoire
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Republika Srpska,Serbie,Bosnie-Herzégovine,nationalisme,relations internationales,histoire transnationale,
Keywords
Republika Srpska,Serbian republic of Bosnia and Herzegovina,Bosnia and Herzegovina,nationalism,International relations,transnational history,
Titre de thèse
Des ponts sur la Drina: histoire, modalités et répercussions de la coopération entre la Serbie et la Republika Srpska (1995-2016)
Bridges on the Drina: history, modalities and outcomes of the cooperation between Serbia and Republika Srpska (1995-2016)
Date
Vendredi 24 Janvier 2020
Adresse
Sciences Po Aix 25 rue Gaston de Saporta
Salle du Conseil
Jury
Directeur de these M. Walter BRUYERE-OSTELLS Sciences PO AIX
Rapporteur M. Philippe GELEZ Lettres Sorbonne Université
Rapporteur M. Stefan WOLFF University of Birmingham
CoDirecteur de these Mme Marie-Janine CALIC Ludwig Maximilian University
Examinateur Mme Julia HERZBERG Ludwig Maximilians University
Examinateur M. Nicolas BADALASSI Sciences Po Aix

Résumé de la thèse

Cette recherche a pour but d’offrir une perspective historique sur relations bilatérales entre la Serbie et la Republika Srpska, quasi-Etat bosno-serbe autoproclamé et sécessionniste réintégré à la Bosnie-Herzégovine d'après-guerre à la suite de l'Accord de paix de Dayton de 1995. Soucieuse de contribuer à la littérature sur les liens entre les Etats-parents et leurs communautés-parents transfrontalières, cette étude entend se concentrer sur les résultats et les effets que ces liens ont pu avoir, dans le cas des coopérations trans-Drina entre la Serbie et sa « communauté parente » bosno-serbes, sur la politique intérieure de la Republika Srpska. La Republika Srpska représentant un exemple singulier de « communauté parente », en raison de son statut constitutionnel d’entité fédérée au sein de la Bosnie-Herzégovine et des avantages institutionnels et politiques qui en découlent, permettra de mettre en lumière les spécificités de l’activisme de la Serbie envers l’entité « parente ». La variété de ces «ponts sur la Drina», la pluralité des acteurs étatiques et non étatiques qui ont cherché à les construire, et la réciprocité de ces relations, rendues possibles par les nombreuses compétences conservées par la RS parmi lesquelles la possibilité de nouer des «Relations parallèles spéciales» seront examinées ici. Ceci aidera à comprendre comment, depuis le milieu des années 2000, le SNSD de Dodik, nouveau parti au pouvoir, s’emploie à mettre en avant et renforcer le statut de quasi-état de la RS, ainsi qu’à revendiquer la reconnaissance d’un statut d’ « état dans l’état ». Cet agenda a été encouragé et nourri par la semi-institutionnalisation progressive d’un espace d’intégration trans-Drina au cours des deux décennies d'après-guerre. 2016, année du référendum sur la fête nationale de la Republika Srpska et fin de notre cadre chronologique, a été le point culminant de ce processus et a mis en évidence la consécration n nouveau régime ethnocratique, qui, s’il n’est pas soutenu ouvertement par la Serbie ni dépendent d’elle, lui est du moins étroitement lié.

Thesis resume

This doctoral research aims to provide an historical perspective on the bilateral relations between Serbia and Republika Srpska, the self-proclaimed secessionist Bosnian-Serb statelet reintegrated to post-war Bosnia and Herzegovina following the Dayton Peace Agreement of 1995. Concerned about bringing a contribution to the literature on the connexions between kin-states and their transborder kin-communities, this study chose to focus on the effects and outcomes that those connexions might have had, in the case of the trans-Drina cooperations between Serbia and its Bosnian-Serb kins, on the Republika Srpska’s internal politics. The specificity of Republika Srpska as an example of kin-community, because of its constitutional and therefore difficultly contestable status of federalised entity within Bosnia and Herzegovina, will enable to highlight unusual results of Serbia’s kin-state activism on the polity. The variety of those « bridges on the Drina », the plurality of the state and non-state actors that endeavoured to build them, and the reciprocity of those connexions, made possible by the numerous competencies retained by the RS among which the possibility to draw « special parallel relations » will be under scrutiny here. As a matter of fact, they will help to capture how, since the mid-2000s, renewed claims for RS statehood from Dodik’s SNSD, new party in power, had been encouraged and nourished by the progressive semi-institutionalisation of an integrative space across the Drina throughout the two post-war decades. 2016, year of the referendum on Republika Srpska’s National Day and end of our chronological framework, has seen the climax of this process, and has evidenced the installation of a new ethnocratic regime, if neither openly supported by nor dependent on, at least deeply connected to Serbia.