Soutenance de thèse de Ante IVCEVIC

Les indicateurs de gestion des risques sont utilisés pour atténuer les effets potentiellement dramatiques des aléas naturels. Les autorités locales et les gestionnaires les utilisent pour élaborer des plans de sauvetage et d’urbanisme, qui ne fonctionnent pas toujours, mettant en évidence la vulnérabilité de la société dans le contexte particulier des changements environnementaux et climatiques mondiaux. Dans ce contexte, les Nations Unies (Sendai, 2015) ont conseillé de construire une série d'indicateurs pour mieux faire face aux pertes humaines et aux catastrophes économiques. En fait, la question est de savoir si ces indicateurs constituent ou non des outils décisionnels efficaces. Ce doctorat interdisciplinaire vise à identifier des indicateurs de risque fiables et des réponses sociétales liées aux risques multiples (risques naturels et impacts du changement climatique) afin de fournir un cadre de gouvernance pour la prévention des risques naturels. La littérature récente a fait l'objet d'un examen critique pour évaluer la manière dont les indicateurs sont actuellement construits dans la gestion des risques. Étant donné que différentes sociétés sont confrontées à des risques divers et n'ont pas nécessairement le même niveau de perception locale, deux sites ont été sélectionnés dans le bassin méditerranéen, l'un choisi sur la côte sud (le nord du Maroc), l'autre sur la côte nord (l'île italienne de Sardaigne). Le nord du Maroc, région à risques multiples, se caractérise par de fortes pressions démographiques et économiques; la Sardaigne occidentale compte une biodiversité remarquable des zones humides et se caractérise par de fortes pressions environnementales et agricoles, qui intensifient la vulnérabilité des zones côtières. Tester la préparation de la population locale au changement a permis de discuter de l'échelle spatiale et temporelle à laquelle les indicateurs de gestion des risques peuvent être appliqués. Sur la base de ces résultats, d'autres idées sur une nouvelle série d'indicateurs moins descriptifs, plus dynamiques et plus conviviaux sont suggérées. Les résultats obtenus pourraient servir dans les futurs cadres de gouvernance pour l'atténuation des risques naturels dans la région méditerranéenne et au-delà. Enfin, le besoin urgent d'un travail continu pour combler le fossé de communication entre la communauté scientifique, les administrateurs des risques et la population générale est encouragé.

Risk management indicators are used to mitigate the potentially dramatic effects of natural hazards. Local authorities and managers use them in elaborating rescue and urbanism plans, which do not always work, highlighting society’s vulnerability in the particular context of global environmental and climate changes. Within this context, the United Nations (Sendai, 2015) advised constructing a series of indicators to better cope with human losses and economic disasters. In fact, the question is whether or not such indicators do constitute successful decision-making tools. This interdisciplinary PhD thesis aims at identifying reliable risk indicators and societal responses related to multiple risks (natural risks and climate change impacts) to provide a governance framework for the prevention of natural hazards. The recent literature was critically reviewed to assess how indicators are currently being constructed in risk management. Since different societies face diverse risks and do not necessarily have the same level of local perception confronting them, two sites were selected from the Mediterranean basin, one chosen from the South coast (North Morocco), other from the North coast (the Italian island of Sardinia). North Morocco, the region of multi-risks, is characterized by high demographic and economic pressures; West Sardinia counts for remarkable biodiversity of wetlands and is characterized by high environmental and agricultural pressures, which in both cases intensify the vulnerability of the coastal areas. Testing for the local population’s preparedness to change allowed discussing the spatial and temporal scale at which indicators of risk management can be applied. Based on these findings, further ideas on a new series of less descriptive, more dynamic, and more user-friendly indicators are suggested. The obtained results could serve in future governance frameworks for the mitigation of natural hazards in the Mediterranean region and wider. Finally, the dire need for continuous work to overcome the communication gap between the scientific community, risk administrators, and the general population is encouraged.