Soutenance de thèse de Diego BOTERO-CABAL

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
urbanisme et aménagement du territoire
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
développement durable,personnes déplacées internes (PDI),territoire,alternatif,village,Colombie,
Keywords
sustainable development,internal displaced people,territory,alternative,town,Colombia,
Titre de thèse
Une agro-industrie participative : une alternative de développement durable du bassin Orénoque de la Colombie
A participative agro-industry: an alternative for a sustainable development of the Colombian Orinoco’s basin
Date
Vendredi 1 février 2019 à 14:00
Adresse
Faculté de Droit et Science Politique, 3 avenue Robert Schuman, 13100 Aix-en-Provence
Salle des Actes
Jury
Directeur de these M. Jérôme DUBOIS Aix Marseille Université
Rapporteur Mme Corinne LARRUE Université Paris Est
Rapporteur M. José SERRANO Polytech Tours
CoDirecteur de these M. Hervé DOMENACH Aix Marseille Université
Rapporteur M. Sylvain SOUCHAUD CNRS UMR 8245 - IRD UMR 205 - Universités Paris Diderot - Nice Sophia Antipolis

Résumé de la thèse

Le projet de recherche proposé s’inscrit dans le cadre de la problématique des personnes déplacées internes (PDI) dans les pays du tiers monde, et sous les principes du développement durable. Ce phénomène migratoire vers la ville, est souvent le produit de conflits armés internes et de déséquilibres socioéconomiques extrêmes. Comme conséquence, il y a un abandon massif de la campagne avec des effets néfastes, telles comme la réduction drastique de la production agraire et la création d’anneaux de misère surpeuplés, bidonvilles, autour des grandes villes. En Amérique Latine le phénomène de PDI est extensif et le cas particulier de la Colombie est l’un des plus dramatiques et dévastateurs du monde. La région des Plaines Orientales de la Colombie représente le 2% de la population du pays et c’est la région la moins dense de la Colombie; et pourtant, c’est la région qui contribue avec le plus haut flux de PDI, 20%, qui arrive a Bogota. L’absence absolue d’infrastructure basique dans la région, c’est la cause primaire de cette situation. Cependant, les Plaines Orientales ont un potentiel énorme dû à la présence de l’unité environnementale la plus grande du pays, avec une surface de 700.000 km2 de savanes néo-tropicales, soi 60% de la surface totale du pays (un peu plus grande que la France); et avec une localisation stratégique dans le bassin du fleuve Orénoque, dans une zone de transition entre la cordillère des Andes et la forêt des Amazones. A présent il y a une opportunité unique pour créer un pôle urbain durable à la municipalité de La Primavera dans les Plaines Orientales, laquelle a une population de seulement 14.000 habitants disséminés dans une très large extension, 21.420 Km2 (grand comme la Picardie), et avec un seul village de 3.000 personnes sans infrastructure basique. Un groupe d’investisseurs norvégiens ont acheté 72.000 hectares de savane à la Primavera pour y développer un projet agroindustriel qui aura besoin de main-d’œuvre intensive dans les secteurs agraire et de transformation, avec la génération de, au moins, 1.500 emplois directs. Dû à la localisation isolée du terrain, loin de tout centre urbain avec infrastructure et potentiels travailleurs, on doit insérer des habitants de la région au projet, en résoudrant parallèlement, ses nécessités de logements et services basiques. L’idée est de créer un village durable et autosuffisant pour 1.000 familles, à peu prés 5.000 habitants, avec l’infrastructure complète et les services basiques pour 20.000 habitants de la région. La conception d’un village durable et autosuffisant dans une région complètement abandonnée implique, nécessairement, une vision intégrale de la région, le territoire et le village; et des solutions sociales, économiques et environnementales alternatives, avec des relations territoire-village innovatrices et à la fois faisables. D’un point de vue conceptuel, le village durable est assimilé à une forêt; une organisation vivante et évoluant avec des fonctions définies, considérée comme un habitat naturel impliquant biomes spécifiques conformés par des communautés animales et végétales spécialisées interagissant; régit par la succession écologique, dont l’efficacité, symbiose et synergie sont les éléments clés. Cette approche conduit a une vision large d’aménagement du territoire sous une perspective bio régionale, qui comporte la région et le fait urbain, à travers la création d’une toile d'araignée de pôles urbains intégrés et liés entre eux, qui changeraient la relation existant entre ville et campagne. Comme conséquence, on attendrait une nouvelle densité, qui stimulerait une meilleure distribution de la population dans le territoire, accompagnée d’approches alternatives d’utilisation de la terre, transport, infrastructure, construction et services. Dans ce contexte, la région devient le tréfonds de la durabilité d’un ou plusieurs villages; l’unité environnementale, sociale et économique définie par facteurs naturels, culturels et productives, qui déterminent la typologie, vocation, fonction, échelle et potentiel des villages. La région est formée par plusieurs territoires, qui sont les zones environnantes d’un village et sur lesquelles dépend sa durabilité. Le territoire, socialement parlant, est l’unité politique définie par la capacité humaine et la gouvernance de la communauté; tandis que du point de vue environnemental, est l’habitat dans lequel les activités de la communauté se développent, et il est déterminé par la bio capacité de l’écosystème et l’empreinte écologique de la communauté. Finalement, le territoire, en termes économiques, est une entité efficace dérivée de la relation entre communauté et environnement, déterminée par la vocation de la terre et la chaîne productive. Le village durable s’encadre, donc, dans un contexte régional; et se définit comme un village territorial ou village nucléaire qui travaille en symbiose avec la campagne, en générant l'échange entre les deux à niveau commercial, mais surtout à niveau productive et de transformation. L’essence du village durable serait celle de créer et renforcer une cohésion territoriale, celle-ci à travers des fonctions complémentaires comme: centre territorial de production et distribution de biens et services; marché pour les produits agraires territoriaux; pôle de développement et consolidation des activités non agraires; et filtre pour la migration rurale. En bref, le village durable devrait être le catalyseur du développement rural durable dans le pays du tiers monde.

Thesis resume

The research project proposal is framed under the internal displaced people (IDP) problematic in the third world countries, and under the principles of sustainable development. This migratory phenomenon towards the city is frequently the product of internal armed conflicts and extremely unbalanced socio-economic conditions. As a consequence there is a massive abandonment of productive agrarian areas has terrifying effects, such as a drastic reduction of the production of all kinds of agrarian products, and the creation of overcrowded urban rings of misery, where people generally live in inhuman conditions. Latin America is a region where the IDP phenomenon is extensive, and Colombia in particular is one of the most dramatic and devastating examples in the world. The main IDP flux to the capital, 20%, comes from the least dense area in Colombia, the Eastern Plains region, which contains only 2 % of the country's population. The absolute absence of basic infrastructure in the region is the primary cause of this situation. Nevertheless, the East Plains has an enormous potential due to the presence of the biggest environmental unit of the country, with about 700.000 km2 of neo-tropical savannas, 60% of Colombia’s total area, (little bigger than France’s area) and is located in the Orinoco river basin, a transitory area between the Andean mountains and the Amazon rainforest. At the present there is a unique opportunity to create a sustainable urban pole in the municipality of La Primavera in the Eastern Plaines, which population is only 14.000 inhabitants disseminated in a very large area, 21.420 km2 (a big as Picardie), and with only one town of 3.000 people without basic infrastructure. A group of Norwegian investors have bought 72.000 hectares of savanna in La Primavera in order to develop an agro industrial project, will intensive manpower needs in the agrarian and transformation sectors, which will generate, at least, 1.500 direct jobs. Due to the isolated location of the project, far away from any urban centre with infrastructure and workers, the project must bring people from the region, having to solve simultaneously, their basic needs and housing. The idea is to create a sustainable and self-sufficient town for 1.000 families, more or less 5.000 people, with a complete infrastructure and basic services for 20.000 people of the region. Creating a sustainable and self-sufficient town, in a completely abandoned region, necessarily implies a holistic view of the region, the territory and the town; and social, economical and environmental alternative solutions, with territory-town innovative relationships but at the same time feasible. From a conceptual point of view, the town is assimilated to the forest, a living and evolving organization with defined functions, involving biomes conformed by interacting specialised animal and vegetal communities; the whole ruled by the ecological succession, which key elements are: efficiency, symbiosis and synergy. This approach leads to a large vision of territorial planning under a bioregionalism perspective, involving the region and the urban fact, through the creation of a spider web of interrelated urban poles, modifying the existing city-countryside relationship and providing infrastructure for the region. Consequently, a new density is expected, stimulating a better distribution of the population in the territory; accompanied by alternative approaches on land use, transport, infrastructure, construction and services. The region is the background for the sustainability of one or more settlements; it’s an environmental, social and economic unit defined by natural, cultural and productive factors, which determine the typology, vocation, function, scale and potential of the settlements. The region is formed by several territories, which are the surrounding area of a settlement on which its sustainability depends. Socially, a territory is a political unit defined by the human capability and governance of the community; environmentally, the territory is the habitat where all the activities of a community are developed, and it’s determined by the carrying capacity of the ecosystem and the environmental footprint of the community; and finally, economically, it’s an efficient entity derived from the relation between the community and the environment, determined by the soil vocation and the productive chain.The frame for a sustainable settlement is the regional context; and it’s defined as a territorial town o nucleated settlement that works in symbiosis with the countryside, generating an exchange between them at a commercial level, but specially at a productive and transformation one. The essence of a sustainable settlement is to create and reinforce territorial cohesion, this through some complementary functions such as: the centre for the production and distribution of goods and services to its territory; the market for the agrarian products of its territory; the pole for the development and consolidation of non-agrarian activities; and as the filter for rural migration. The sustainable settlement should be the catalyst of rural sustainable development in third world countries.