Soutenance de thèse de Antonin CHABERT

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
Anthropologie
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Anthropologie,Carnavals,Nice,Politiques,Professions,Esthétiques
Keywords
Anthropology,Carnival,Nice,,
Titre de thèse
Une anthropologie du carnaval de Nice. Politiques, professions et esthétiques de la fête
An anthropology of the Nice carnival. Policies, occupations and aesthetics of the show
Date
Vendredi 8 Novembre 2019 à 13:00
Adresse
Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme 5 rue château de l'horloge 13090 Aix-en-Provence
Salle Georges Duby
Jury
Directeur de these Mme Valérie FESCHET Aix Marseille Université
Rapporteur Mme Agnès JEANJEAN Université de Nice Sophia-Antipolis
Rapporteur M. Michel RAUTENBERG Université Jean Monnet, Saint Etienne
Examinateur Mme Tiphaine BARTHELEMY Université de Picardie Jules Verne
Examinateur M. Cyril ISNART Institut d'Ethnologie Européenne Méditerranéenne et Comparative (CNRS)
Examinateur M. Nicolas ADELL-GOMBERT Université Toulouse Jean Jaurès

Résumé de la thèse

Anthropologie du carnaval de Nice. Politiques, professions et esthétiques de la fête Se fondant sur ethnographie minutieuse, cette thèse propose une anthropologie du carnaval de Nice à partir des dynamiques politiques, professionnelles et esthétiques. Les données recueillies permettent de comprendre la fabrique politique et institutionnelle de la fête aux regards des mécanismes touristiques qui la conditionnent. Les techniques de marketing festif, les stratégies événementielles confèrent en effet à ce carnaval une dimension touristique et consumériste. Cela dit, l’analyse ne peut être appréhendée uniquement sous l’angle des institutions ou d’une mécanique verticale et dualiste. Le modèle festif niçois, carnaval-spectacle, suscite aussi des discours d’opposition ainsi que des alternatives construisant un contre-modèle permettant d’interroger la définition même de la notion de carnaval. Les formes de renouvellement, par exemple à travers l’apparition d’un carnaval gay (Queernaval), témoignent d’une réappropriation de la fête par des acteurs locaux. La construction du carnaval se définit aussi comme un métier à part entière (celui de « carnavalier »). Il est structuré en entreprises spécialisées dirigées par des lignées familiales locales, conditionné par des systèmes d’apprentissage, des catégories, des hiérarchies, une main d’œuvre, des concurrences. Le choix de l’artisanat du carnaval peut être animé par une quête passionnelle ou émotionnelle mais il peut également représenter une opportunité professionnelle. Enfin, la fabrique de la fête s’appréhende par sa dimension matérielle en sollicitant des techniques, des savoir-faire qui évoluent. La construction des objets, si essentielle dans un défilé urbain qui met en scène des éléments matériels, constitue un autre niveau d’analyse. Ces sujets-objets se définissent d’abord comme des créations de l’éphémère mais ils peuvent être aussi donnés, revendus, réemployés, patrimonialisés changeant ainsi de statuts et de rôles au cours de leur biographie.

Thesis resume

An anthropology of the Nice carnival Policies, occupations and aesthetics of the show By basing itself on a meticulous ethnography, this thesis offers an anthropology of the Nice carnival from its political, professional and aesthetical dynamics. The data that were gathered enable to understand the political and institutional building of the show regarding the tourist device that influences it. Indeed the techniques of festivities marketing and the event strategies offer a tourist dimension as well as a consumerist one to this carnival. That being said, the analysis cannot be solely grasped through a view to institutions or to a both vertical and dual mechanism. The festival pattern from Nice, a kind of mixture between a show and a carnival, also has to face opposition as well as alternative schemes building counter-models, which enables to question the sheer definition of a carnival itself. Renewing forms, such as the creation of a gay carnival (Queernaval) for instance, prove the repossession of the show by local protagonists. The building of the carnival is a full-time job (called a carnavalier). It is divided into several dedicated companies led by local families and it is subjected to apprenticeship systems, to categories, to hierarchies, to labor force and to competition. The choice of craftsmanship for the carnival may be a passion or emotion quest but it is a job opportunity either. Eventually, the building of the show has to be understood through its material dimension requiring techniques and expertise that need evolving. Another level of analysis also lies in how those objects are built, so crucial an element in an urban procession that stages equipment. Those subject-object elements are firstly transient creations but they can also be offered, sold again, reused or have a heritage significance thus changing their status or roles along their existence.